mercredi 22 août 2018
EmbrunMan 2018
Du rêve à la réalité...
C’est parti pour MA grande journée ! Placé impeccablement, je
fais ma place sans être trop gêné. En quelques mètre je pose ma nage. La nuit et
le manque de visibilité que j’appréhendais, ne me dérangent pas. Je suis très
content, tout se passe bien, je nage tranquillement, relève la tête pour
repérer les lumières qui nous guident et je me mets en mode croisière. Le
premier tour, le peloton s’étire, je double tranquillement quelques
concurrents. Attaque du deuxième tour, cette fois nous ne sommes plus très
nombreux, plus besoin d’être vigilant sur les voisins, juste sur les bouées. Le
jour se lève sur les montagnes et là c’est juste magnifique. Le ciel est bleu
et la luminosité est incroyable, je nage un peu en brasse pour profiter du
spectacle. Sur la fin du deuxième tour la brume se lève sur la surface du
lac…Magnifique ! Tranquillement je rejoins l’arrivée, je regarde autour de
moi, nous ne sommes pas nombreux, mais de l’autre coté il y en a qui commence
tout juste la deuxième boucle. Enfin j’arrive, je me relève et je regarde la
montre. J’espèrais faire 1h10…et là surprise moins d’1h03 (sorti dans les 100
premiers). Dingue !
Mont Dauphin est en vue, ça y est j’arrive à Guillestre. Le monstre
arrive… Je remonte les gorges de l’Izoard, toujours aussi beau ! Mais à
l’ombre, il fait froid… J’arrive enfin au pied du col de l’Izoard et c’est
parti pour 14km de montée. Et là ça va
faire mal… je monte à mon rythme, toujours pour ne pas me mettre dans le rouge.
Je bois, je mange, et je pédale… mais je n’avance pas !! Je ne sais
vraiment pas faire du vélo en côte… Cette fois je me fais doubler, mais je ne
double pas… Je regarde la montre, j’avais de l’avance sur mes prévisions en bas
du col, le doute d’installe. Des pentes à 8 / 9%, c’est dur, c’est long, il
fait chaud… mais je tiens bon ! Je suis sur l’Embruman ! 8 mois de
préparation et de sacrifice, et comme le disent les supporteurs, je ne dois pas
lâcher. D’ailleurs je n’aurai jamais vu autant de spectateurs sur une
course ! (Sauf peut être sur une étape du tour de France à la TV).
Sur ce premier tour, il fait chaud, très très chaud !
Heureusement qu’il y a les éponges, j’en prendrais régulièrement. Mes enfants qui m'encouragent depuis le début de la course, vont aussi se mettre à participer en donnant des éponges aux coureurs. Merci!
3800m de natation ce matin…188km de vélo et beaucoup de dénivelé et
un marathon, finir par un marathon… le truc de fou ! Mais je l’ai
fait !!!!!!! 15h26 pour terminer cette épreuve : ENORME. Et je suis d’autant
plus content que je ne suis pas cassé ! (Ce qui se révèlera encore plus
vrai, les jours suivants, car je n’ai pas eu vraiment mal aux jambes et plus de
douleurs 3 jours après. Oui je n’ai peut-être pas forcé mais mon but était
juste de finir cette épreuve mythique).
EmbrunMan….le rêve…
Dans la tête depuis 25ans…avorté
en 2014 pour cause de blessure…cette fois toute la prépa se passe bien alors je
m’inscris le 30 juin.
EmbrunMan…le mythe
Beaucoup de finishers me
parleront de cette épreuve : difficulté, gestion, alimentation, météo,
logistique, parcours difficile, beaucoup d’abandon… c’est l’EmbrunMan ! Et
quand on arrive à Embrun, les affiches l’annoncent clairement : le
triathlon le plus dur au monde…Bref de quoi mettre la pression et se poser
plein de questions !
EmbunMan…la réalité.
Embrun, la météo est mitigée ici
depuis plusieurs jours… c’est ma hantise, que le temps soit à la pluie. Mardi
14 aout, dépôt du vélo et briefing…alors que le stress était bien fort, d’un
coup quasi plus rien ! Le briefing m’a soulagé de pas mal de questions, et
à part la peur d’un souci en vélo, dans ma tête je sais que j’y arriverai même
si je termine dernier…maintenant il n’y a plus qu’à… et cerise sur le gâteau,
la météo s’annonce excellente !
La nuit aura été étonnamment
bonne. 3h10, le réveil, petit déjeuner complet. Je termine de préparer les
bidons et 4h30, j’arrive au plan d’eau. Jasmine sera avec moi et me suivra toute la journée. Ce sera son embruman à elle aussi, l'embruman de la supportrice!
Il fait nuit, il y a déjà du monde, ça rigole, ça dort, ça se concentre…il y a de tout. Mais l’ambiance est plutôt bon enfant. Je me prépare doucement. 5h15 je mets la combi car je veux aller prendre la température de l’eau. Annoncée à 20°, quand je plonge dans la zone d’échauffement, elle me paraît bien froide ! D’ailleurs je ne parviendrai pas à me réchauffer avant le départ…
Il fait nuit, il y a déjà du monde, ça rigole, ça dort, ça se concentre…il y a de tout. Mais l’ambiance est plutôt bon enfant. Je me prépare doucement. 5h15 je mets la combi car je veux aller prendre la température de l’eau. Annoncée à 20°, quand je plonge dans la zone d’échauffement, elle me paraît bien froide ! D’ailleurs je ne parviendrai pas à me réchauffer avant le départ…
5h55, il fait toujours nuit, nous
sommes sur la plage. Je me place au-devant et sur le côté, afin d’éviter, je
l’espère, la fameuse machine à laver. Le décompte arrive, 10…Pan, c’est parti…
Transition, mauvaise surprise,
sur le tapis, il y a des bosses et des souches. Et à 5 mètres de ma caisse je
me tape le pied sur une souche et m’éclate un orteil. Aïe Aïe…allez on verra.
Je m’habille, mange et je m’équipe pour le vélo. C’est parti pour les 188km de
vélo.
Le parcours monte tout de
suite sur les hauteurs d’Embrun. Je ne pars pas trop vite. Ça monte sur plus de
10km, alors doucement. Comme prévu, je me fais doubler par quelques concurrents
mais à ma surprise pas tant que cela. Je monte à mon rythme : le but de la
journée, ne pas se cramer ! Je profite des points de vue exceptionnels sur
le Grand Morgon et sur le Lac de Serre-Ponçon et avec le soleil qui se lève,
c’était magnifique.
J’ai fortement lutté pour ne pas m’arrêter et
prendre des photos…mais je filme quand même, bah oui j’ai pris la petite caméra
de sport pour immortaliser cette journée. Premier ravito, puis descente vers
Savignes et retour sur Embrun. Je regarde le chrono et surprise encore, je vais
plus vite que prévu… vais-je trop vite ? Non, je n’ai pas l’impression de forcer. Ensuite Baratier, St André d’Embrun,
direction Guillestre par les balcons de la Durance. Je roule bien, la moyenne
est bonne, je me fais doubler, mais je double aussi.
L’Izoard est en approche…je le
vois, mais je vois aussi les 4 derniers virages…c’est haut… allez après c’est
plus tranquille (enfin si on veut) ! Arrivé au col, je regarde ma moyenne
et ma montre, j’ai perdu beaucoup de temps et de place, mais je relativise,
j’arrive à 30’ d’avance sur ma prévision. Maintenant, c’est gros ravito, celui
de l’organisation (au top) et le mien. J’en profite, je m’arrête et je mange.
Galette de maïs, jambon, St Morêt… ça fait du bien du salé ! Je me
restaure, je me recharge en barre et bidons et surtout je m’habille plus
chaudement. Il fait bon, mais la descente risque d’être fraiche. Et c’est
parti, descente de fou jusque Briançon. La descente est très technique, mais je
veux rattraper un peu de temps perdu. Briançon tout est ok. Mais mauvaise
surprise sur le retour, le vent s’est levé, il est très fort et de face, il va
falloir faire avec jusque Embrun. Donc maintenant, tête dans le guidon. Je
passe Les Vigneaux, Argentière jusqu’ au pied de la deuxième grosse
difficulté : le mur de Pallon. Une belle côte où je perdrais encore du
temps… mais je prends mon mal en patience, car tout le reste va pour le
mieux ! Redescente jusque St crépin puis retour vers St Clément et à
nouveau les balcons de la Durance. Cette fois tout le monde commence a accusé
le coup des kilomètres. Ça ne roule plus si vite. Nous arrivons en vue
d’Embrun, cette portion de quelques kilomètres m’aura paru longue…Enfin
j’arrive au pied du Roc, et je sais que là, il reste la dernière difficulté. La
côte de Chalvet, 10% sur 6km. J’en ai entendu beaucoup parler, tellement
parler…et coup de chance la location se situe dans cette montée. Donc tout cela
fera que cette dernière côte n’aura pas été un calvaire comme annoncé par tout
le monde. Mais dans la tête, c’est la fête, j’arrive à la fin sans problème sur
le vélo (à part mon orteil qui me fait mal). Enfin j’arrive en haut de
Chalvet et là je me lâche, il reste 5 km et je descends à fond, je suis
euphorique ! C’est la fin de la partie que je redoutais le plus !
8h35 de selle.
Transition 2
Grosse question, vais-je
pouvoir courir avec mon orteil…
Je pose le vélo, on me propose
de me faire masser…je réfléchis et j’accepte, je ne suis pas là pour un chrono,
alors autant en profiter ! Pendant que le masseur me refait une santé, je
me change et me restaure encore une fois, je mange, je bois…9 minutes mais je
repars avec des jambes toutes neuves. Quel bien ce massage !!!
Marathon…
Dans la tête, le plus dur est
passé, je serai finisher, même si je dois finir à genou ! Je prends un
rythme tranquille, toujours dans l’objectif de gérer.
Le premier tour se passe bien
et mon orteil, qui me fait mal, ne m’empêche pas de courir. Je m’alimente bien,
je bois régulièrement. Je suis content d’avoir embarquer mon sac de trail toute
la journée, je n’ai jamais manqué de rien et il m’a bien servi. Je cours, je
trottine, même dans les montées et même dans la cote chamois.
J’attaque ensuite le deuxième
tour, toujours en courant, mais cette fois je ferais toutes les côtes en
marchant. Toujours dans la gestion de l’effort, on ne sait jamais… La
température baisse doucement et le nombre de concurrents diminue aussi. Le
deuxième tour me paraît plus long, mais ça passe quand même. Sur le visage, la
fatigue se fait sentir, mais dans la tête, un seul objectif : finir !
Troisième et dernier tour. Une
petite larme me monte aux yeux… Ça y est la prochaine fois que je passe, je
serai finisher !
Il commence à faire bon pour
courir, mais le soleil se couche et l’obscurité apparaît peu à peu. Vu mes
temps de passage je rêve d’un chrono proche des 15h20 mais c’était sans compter
l’arrivée de la nuit. La nuit… Il faut que j’arrive avant l’obscurité totale. Le
parcours est plus ou moins éclairé sur les 7 premiers kilomètres, mais les 7
suivants ne le sont pas du tout (surtout que c’est plus ou moins des chemins) …et
je n’ai pas prévu de frontale.
C’est dans les 5 derniers
kilomètres que je vais perdre mon chrono de 15h20. En effet il fait de plus en
plus noir et la peur de me blesser grandit. Je vais donc baisser le rythme (qui
n’était pas déjà très rapide) et assuré mes appuis avec prudence. Enfin le
dernier kilomètre arrive, les larmes me montent aux yeux…ça y est je l’ai fait,
je termine l’EmbrunMan, je vais réaliser mon rêve de gosse… 500m, les
spectateurs portent tous les concurrents qui finissent, ça booste ! 200m,
le tapis bleu se déroule, l’arche d’arrivée est à portée de vue. Que c’est
bon !! J’ai des frissons. Je réajuste mon maillot. Attention,
Attention…une olala des bénévoles, je ralentis, je profite, 10m, 5m, 2m…
et là…Raphaël Quilliot, Finisher de l’EmbruMan
2018 !!!!!!! Je l’ai fait, je l’ai fini, je pleure…de joie, je suis
heureux….
Pour finir, je n’oublie pas de
saluer et remercier une organisation au top ! Avec un magnifique parcours,
de super ravito et surtout des bénévoles géniaux. Et un ENORME merci à Jasmine, ma femme qui m'aura suivi toute la journée et qui surtout m'aura permis de m'entrainer sérieusement pour préparer cette épreuve!!! En effet j'ai triplé mes entraînements en 6 mois et donc beaucoup de temps passé hors de la maison et donc pas souvent avec la famille! Au total j'ai fait plus de 5000km d'entrainement et presque 60000m de D+...Donc encore Merci Jasmine!
Pour terminer je pense que faire embrun, c'est une course qu'il faut avoir dans la tête et qu'il faut bien avoir étudiée. Mon expérience était géniale, car j'en rêvais depuis des années, mais si l'on veut prendre du plaisir sur un tri XL, il faut mieux faire Nice ou Vichy ou Gravelines...Embrun c'est le Mythe...
Pour terminer je pense que faire embrun, c'est une course qu'il faut avoir dans la tête et qu'il faut bien avoir étudiée. Mon expérience était géniale, car j'en rêvais depuis des années, mais si l'on veut prendre du plaisir sur un tri XL, il faut mieux faire Nice ou Vichy ou Gravelines...Embrun c'est le Mythe...
jeudi 4 janvier 2018
lundi 10 juillet 2017
Mois de juin...du moins bien...
Après la MaxiRace annecy 2017, ce fut assez dur de reprendre. Coté physique, 2 énormes cloques m'empêchent de courir pendant 2 semaines. Puis le mental qui ne suit pas...Comme un goût de deception..comme si je n'arrivais pas à digérer cette maxirace... Je n'en parle pas, pas de retour, pas de CR, et meme l'impression de ne pas y avoir participer... Et pourtant, je termine dans les 400 premiers en 16h...et donc je suis finisher, mais pas plus de joie que ça...
Petit reprise quand même avec le beau temps...mais il faut se faire violence pour se motiver...
Petit footing...très petit...6km...bof....le kilométrage mensuel n'est pas terrible...
Peut être que les vacances vont aider....
lundi 29 mai 2017
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