mardi 17 janvier 2017

Ma Saintélyon 2016 .

Avec un peu de retard, voici mon Le compte rendu de ma Saintélyon 2016...



Tout commence le 8 décembre 2013, sur le parcours de la Saintelyon où j'ai mollet qui explose dans un trou caché par la neige...obligé marcher 1h pour rejoindre le point de contrôle et prendre le bus des abandons...horrible!!!! Depuis dans la tête je voulais la revanche!! Revenir sur cette course et la finir, la dompter...
2014 Marathon des causses en couple  au festival des templiers et fête des lumières
2015 Intégrale des causses au festival des templiers
2016 allez...saintelyon !!!Episode 2, la revanche !
Rendez-vous est pris avec mes acolytes Seb et Stephan. Pour Stephan cela sera ça 5eme et Seb la 3eme. Moi, vraie première !
En juin, on s'inscrit tous, même Jasmine, qui fera le 44km avec Delphine, la femme de Stephan. Pour elles, gros défis : première longues distances et en plus de nuit !!!
Il faut alors se préparer. Seb qui aura participé à l'UTVercors, aura un gros entraînement, et Stephan qui fera un marathon, sera pret aussi pour du long. Pour moi qui n'est pas fait de long cette année, il va falloir assurer et bien s'entraîner pour pouvoir suivre les amis. Dans un couple de coureurs avec jeunes enfants, pas facile de faire comme on veut tout le temps, mais on s'organise plutôt bien. Les semaines des préparations passent, j'ai du coupé 10 jours complets pour un petit soucis de santé, mais ensuite c'est bien reparti !
15 jours avant le jour J. Je coupe les entraînements à pied pour ne faire que du vélo, histoire de ne pas trop me casser les pattes.

Samedi 3 décembre, départ pour Lyon, chez notre superbe hôtesse et championne de la logistique: Bénédicte! (Femme de Seb) Elle nous aura bien supporté et aider pour ce long week-end qui aura été aussi fatiguant pour elle ! Merci encore !!
Un bon repas de pâtes, un petite sieste l’après-midi puis vers 17h, on termine de préparer les sacs et le matos.
18h00, les filles pendront leur dernier repas avant de nous quitter vers 18h30 pour rejoindre les navettes pour leur départ.
19h c'est à nous de prendre notre repas...de pâtes. Un super repas, encore merci Bénédicte !
Puis on se prépare, dernières vérifications du matériel et des vêtements.
Nous devons maintenant prendre la voiture pour rejoindre la gare et prendre le TGV jusque St Etienne. Cependant, cela ne se passera pas vraiment ainsi. En effet un ami de Stephan l'appelle de la gare pour lui annoncer que le train a 1h de retard. Le stress monte, c'est juste au niveau timing...que faire...après réflexion, c'est encore super Bene qui va nous aider. On décide d'aller en voiture à St Etienne, Bene nous accompagne donc jusque là-bas puis et repartira une fois nous avoir déposés ! Moins de stress et bien à l’heure ! Merci encore à elle !!!

Saint Etienne, direction la zone de départ. Il y a déjà beaucoup de monde, il est 21h30.
Après le passage des zones de sécurité, nous rejoignons la tente de la marque Mizuno. En effet Stephan qui a participé aux entraînements organisés par la marque, doit retrouver le coach et le groupe, pour bien enregistrer sa présence et la nôtre pour une surprise...Présence validée, nous avons même le droit à un bracelet lumineux Mizuno.

Maintenant le plus dur, se trouver une place dans cette grande salle, où chacun cherche un coin pour se poser, se changer, se restaurer, et se préparer pour la course. Il est 22h. Je me pose dans un coin d'escalier pour reposer mes paupières et mes jambes pendant une petite demi-heure. Puis l'effervescence gagne la salle. Les coureurs se préparent, mangent leur ration énergétique, se réveillent musculairement.
Cette année, pas de départ en masse, mais par vague de 1300 coureurs. Nous savons déjà que nous serons dans la vague 3 avec le groupe Mizuno. Ceux qui veulent faire partie de la première vague vont bientôt sortir pour aller se placer, car c'est un peu, premier arrivé, premier servi !
Connaissant notre vague et la surprise qui va avec, on se prépare doucement puis à 23h15 nous allons déposer nos sacs dans les camions qui retournent à Lyon.
23h30 on se regroupe avec le "Team" Mizuno.  Nous devons rester ensemble...23h40 direction la ligne de départ. La première vague avec les élites part sous la chanson de U2. Nous suivons le coach Mizuno, nous longeons les sas des troisièmes et deuxièmes vagues pour se positionner au niveau de l'arche de départ ! Et Oui la surprise est que nous allons être placés tout devant notre vague de départ !!! Cela va être fantastique !!!
23h50, la deuxième vague part, puis l'organisation prépare un sas juste devant la troisième vague, c'est pour nous ! Nous enjamberons les barrières pour nous placer pile sous l’arche !! Un moment unique et merveilleux !!! On est devant ! Devant des centaines de coureurs ! Devant nous, le speaker, les caméras, les lumières! On a vraiment l'impression de participer à la fête !! D'ailleurs on va mettre de l'ambiance, chanter, danser, rigoler, nous sommes de vrais gamins avant la récréation !!!



0h00....c'est à nous, notre course commence ! Tellement heureux d'être partis devant que nous ferons chacun un petit sprint pour être premier à tour de rôle et voir derrière nous, tous nos camarades d'aventure ! À ce moment-là, on oublie qu'il est minuit, qu'on va faire une nuit blanche à courir pour faire 72km à pied ! Mais je me dis aussi que les élites sont drôlement avantagés à partir devant tout le monde...

Après avoir joués les gamins pendant 10min, nous nous mettons au pas, prenant notre rythme, sans partir trop vite. Les premiers kilomètres sont faciles, c'est en milieu urbain, donc éclairé et goudronné. Il fait juste faire attention de ne pas se prendre les pieds dans une bordure de trottoir ou un nid de poule...
Stéphane, un camarade de Stephan, rencontré lors de ses entraînements Mizuno, se joint à nous. Nous partons donc tous les quatre à bon train, en se surveillant pour ne pas se perdre, le but serait de pouvoir finir ensemble. Nous avons même prévu des lumières clignotantes sur l'arrière de nos sacs pour nous repérer au cas où !!
Au bout d'une heure, nous entrons dans le vif du sujet, avec les chemins et la frontale qui s’allume !
Nous avons un bon rythme. Je suis bien, j'ai trouvé mon rythme de croisière. Un rythme qui par la suite va me surprendre...
Chacun trouve sa place par rapport aux autres, un coup derrière, un coup devant, on s'appelle, on se rassure, nous sommes toujours à quatre...Mais Stephan commence à montrer des signes de faiblesses, il ne se sent pas bien. Le rythme ralenti, son ventre commence à le taquiner...on s'arrête, on l'attend, on se motive, "il faut finir ensemble", on repart...mais avec le monde on finit par se perdre...avec Stéphane, je décide d'aller au premier ravito tranquillement, pour que Seb et Stephan nous rejoignent. Nous marchons en vue de la tente, puis nous arrêtons à l'entrée du stand. Nous patientons...deux minutes...quatre...Stephan et Seb arrivent, mais ça n'a pas l'air d'aller pour Stephan...



On ne passe pas par la case ravito...on avance mais sortie de la zone, Stephan ne va pas bien, mal de bide, envie de vomir. Il veut arrêter...et nous dit de partir...pincement au cœur pour tout le monde...on tente de l'encourager, mais pour lui impossible de continuer. Il nous dit qu'il veut aller jusque Sainte Catherine, le deuxième ravito, et là sûrement prendre les navettes de retour...

Ça m'attriste de voir Stephan dans cet état, suis désolé pour lui, surtout que ça me rappelle ma mésaventure de 2013...

Nous repartons quand même, Stéphane après quelques mètres nous dit de ne pas se préoccuper de lui et de ne pas l'attendre, il restera avec nous tant qu'il peut, mais il fera ensuite sa course... Malheureusement encore, nous apprendrons le lendemain, qu'il se sera arrêté à Sainte Catherine...

Dans ma tête, l'envie de finir cette course est encore plus forte. La méforme de Stephan et mon abandon de 2013, me boostent, d'autant plus que les jambes sont là. Je me dis alors qu'avec Seb, nous pouvons faire une belle course tous les deux ! Nous continuons alors tranquillement, entre sentiers, chemins, et quelques portions de bitume. Dans les villages, des gens ne dorment pas! Il est pourtant 3h du matin, et ils sont là, pour nous encourager, pour encourager des fous qui courent de nuit par -4 degrès! Mais de voir tout ce monde, ça chauffe et ça motive !! Dans ma tête je suis heureux, tout va bien et je me sens bien! Je cours, l'allure est bonne, j'ai comme la sensation de marcher, de me promener. Tout à coup, le chemin qui défile sous mes pieds me rappelle des souvenirs...et Oui nous approchons de Sainte Catherine...je reconnais les derniers kilomètres que j'avais fait en marchant il y a 3 ans. Mais cette fois, je suis sur mes 2 jambes intactes !! Et je cours, je vole. Encore quelques mètres et je vais enfin rentrer dans ma course, car je vais enfin entrer dans l'inconnu du parcours!! Je vais enfin passer Sainte Catherine! Pour moi c'était mon premier objectif, arrivée à Sainte Catherine et faire un doigt d'ho......à la file de bus qui m'avait avalé il y a 3 ans! Nous arrivons au ravito avec Seb après 3h17 de course. Je dois remplir mes gourdes et Seb passer aux toilettes. Pour moi mauvaise surprise, pas de boisson énergétique pour ravitailler, alors que l'organisation avait dit qu'il y en aurait!! J'improvise alors une nouvelle boisson. Eau, sirop de citron et coca! Je prends le risque que ça ne passe pas, mais tant pis...
Je sors alors de la zone de ravito pour rejoindre Seb, mais impossible de le retrouver. Je fais marche arrière, je crie...personne. Il y a la queue au wc,..peut-être y est-il encore...j'en profite alors pour faire moi aussi une vidange en l'attendant. Mais toujours personne, alors je repars. Et là, émotions…je passe à côté des bus...des larmes me montent aux yeux...je regarde les coureurs dans les bus...je sais les gars, mais cette fois pas question de bus pour moi!!!
Je continue et prends mon téléphone, Seb m'envoye un SMS. Il est devant. Je reprends donc mon allure. Je double quelques coureurs et je cherche une petite lumière clignotante sur un sac. Après quelques minutes en voici une! Je repère le bonnet blanc...Oui c'est bien Seb!
Quelle bonne idée cette petite lumière sur nos sacs. Nous avions prévu de nous en mettre une pour ne pas se perdre ou pour pouvoir se repérer! Et bien plusieurs fois elle aura été utile!(car en plus malgré le nombre de coureurs, très peu en avait!)

Nous réformons notre duo à la sortie de Sainte Catherine. Derrière nous le spectacle est magnifique car nous voyons une guirlande de lumière qui descend dans la nuit vers le village, Superbe!

Pour moi tout est ok, les jambes sont bonnes, la tête aussi, je suis souvent devant et Seb me dira alors que j'ai des jambes de feu, mais qu'il n'est pas sûr de pouvoir me suivre. Il faut dire qu'il été pris par un rhume depuis quelques jours. Quand il me dit ça, pas question de finir seul, je lui dit que c'est bon pour moi, je l'attendrai.

À mi-course, nous allons rencontrer la grosse difficulté du parcours. Un montée sèche, à 16% sur  800m dans les bois. Si pour le moment nous n'avons pas été ralenti par le nombre de coureurs, cette fois, ce mur va créer un léger bouchon. L'allure est ralentie, impossible de doubler de part le monde et de part la difficulté. Heureusement ça ne glisse pas. Le silence règne, brisé parfois par des cris de prénoms de coureurs qui se cherchent. Nous arrivons enfin en haut. Cette montée m'aura paru interminable ! Je m'étais dit qu'il faudrait relancer en arrivant au bout. Mais il faudra plutôt reprendre un peu de souffle! Nous reprenons la course, mais bientot Seb me dit de partir, il ne se sent pas de me suivre. Sur le moment je ne veux pas, car je veux vraiment finir ensemble. Il me redit encore une fois de partir et de faire ma course...je suis embêté...Alors je propose de partir jusqu'au ravito, et comme moi je suis du genre à faire le plein et pas lui, on se retrouvera là-bas. Ok.

Je pars donc à mon allure, en prenant soin de continuer à me ravitailler comme il faut et comme je fais depuis le début. Boire très régulièrement de petits gorgées et manger des morceaux de barres énergétiques aux fruits compressés toutes les 30 min. Pour le moment cette stratégie fonctionne bien et vous savez quoi, ma boisson citron/coca passe très bien!



J'arrive en vue du ravito de St Genoux, 39km en 4h57. Cette fois je retire mes gants pour remplir mes gourdes et manger (sans avaler de petites peluches). Je prends mon temps histoire de ne pas rater Seb. Je mange des tucs et des morceaux de bananes. Et je rempli mes gourdes avec cette fois de la boisson énergétiques ! Ouf! Je remets le sac sur le dos, remets mes gants, puis je scrute les coureurs pour essayer de voir Seb. Je marche pour sortir de la zone de ravito, puis je reçois un SMS. C'est Seb. Il me dit «  je sors du village, avance ». Ok, je me dis, il ne s’est pas arrêté, c'est bon je repars, on va se retrouver.

Je reprends mon allure, je double quelques coureurs, je surveille au loin les petites lampes qui clignotent. Mais je n'en vois pas...peut-être ai-je mis trop de temps à me ravitailler...je décide d'accélérer.
Au bout de quelques kilomètres, toujours pas de Seb…Je me dis alors qu’il a surement retrouvé un second souffle et que je ne pourrai le rattraper…Mais au détour d’un virage, au loin je vois une lampe qui clignote ! Sauvé, allez, une nouvelle accélération. Il doit avoir 300m d’avance, c’est faisable ! Je repars donc de plus belle. Le chemin est assez large, légèrement montant, je double plusieurs coureurs et me rapproche de Seb. Le chemin se met à descendre doucement, cela m’aide dans mon accélération. Je suis content, je me rapproche bien, on va pouvoir continuer tous les deux. Me voici à quelques dizaines de mètres et…ce n’est pas lui ! Zut ! Tous ces efforts pour rien ! Je me suis mis un peu dans le rouge. Je décide alors de marcher...cela fait dejà plus de 20 minutes qu’on ne se trouve plus. Je ne pourrai plus rattraper Seb. Après avoir repris mon souffle, je décide de prendre mon tél, pour lui envoyer un message en lui disant qu’il continue à son rythme et que je n’arrive pas à le rejoindre. Au moment où je commence à taper mon sms, je reçois un message de Seb :
-       Où es tu ?
-       ….. Je réfléchis…
-       Je suis au kilomètre 44km et toi. Me dit-il.
Et là, moral qui descend…Je suis beaucoup moins avancé. Je regarde alors ma montre et…surprise, je suis au kilomètre 46.5…Re-Zut ! Je suis devant ! Seb n’était pas à l’avant ! Pensant cela, j’ai accéléré et creusé l’écart ! Cela peut paraitre étrange, je me suis demandé comment cela était possible. Mais après réflexion, peut-être que le réseau gsm n’était pas bon et que les messages se sont croisés dans un mauvais timing !
Seb me dit alors de continuer et de faire ma course. Dans ma tête je me dis alors que c’est parti pour 30km seul, mais connaissant Seb je me disais bien qu’il allait revenir.
Je continue, je reprends doucement mon allure. Je continue à reprendre des places.

Le chemin est toujours sec et dur à cause la météo. Il fait toujours aussi froid, mais pas de brouillard : un temps idéal! Sur le parcours, ça glisse parfois légèrement par endroit mais ce n’est pas trop gênant.
Parfois dans les bois, certains passages sont quand même bien gras, voir détrempés. A deux ou trois reprises, il faudra passer sur le côté du chemin, celui-ci étant plein d’eau et avec les pierres c’était un peu risqué de passer par là. Cependant certains y passent !
D’ailleurs plus tard, je commencerai à faire comme eux en passant dans les rivières de boue, histoire de gagner quelques places, car sinon c’est rapidement l’embouteillage. Bien sûr en étant très prudent, car pour moi le principal est de finir entier sans pépin !

J’arrive à soucieux, 52km en 6h35. J’ai toujours la forme, je regarde la montre, le chrono n’est pas mal et à ce moment je me dis…et si je tentais les alentours de 8h30. La fin du parcours descend beaucoup et si la forme reste, ça peut le faire…J’ai bien aimé cette idée.
Comme d’habitude, je fais le plein au ravito, mais je presse le pas quand même pas question de perdre trop de temps… quelques tucs, de la St Yorre, je remplis les gourdes et camel, et je prends une banane dans la main ! C’est parti ! La portion qui arrive est composé d’une grande partie de route, là je reprends une allure tranquille, ça monte, ça descend, et la fraîcheur du matin commence à se faire ressentir, je referme les cols, histoire de ne pas prendre froid. J’essaye de marcher le moins possible.
J’arrive ensuite au dernier poste de ravito, Chaponost, kilomètre 61 en 7h35. Il est temps de prévenir les filles que nous ne sommes plus très loin. A ce moment, les 8h30 ne sont plus d’actualité, je sens que je suis sur le déclin, cependant je ne m’arrête pas au stand, il me reste assez pour finir. Je sais que Seb est toujours derrière et je crois que secrètement, je me dis que si ça ne va pas, il reviendra sur moi et à deux ça sera mieux pour finir. Idée qui fait son chemin, d’autant plus que je reçois un sms de lui, me disant qu’il rentre dans le village au moment où j’en sors ! Cool ! Il va arriver, je ralentis donc…mais ce ne sera que très bref, car il m’annonce son kilométrage et j’ai presque 3 kilomètres d’avance…Je ne peux pas ralentir à ce point, car le froid risquerait de me gagner. De plus le jour pointe le bout de son nez ! Je passe l’Etang du Boulard avec les premiers rayons du soleil ! Dans ce décor c’est magnifique et cela fait du bien au moral…Encore 10km !!! Et oui 10km et j’aurai bouclé cette Saintélyon ! Les larmes me montent aux yeux, un flot d’émotion me traverse ! Je sanglote tellement je suis heureux ! Je vais la finir cette fois !! Je regarde la montre et je me dis que je dois maintenant finir sous les 9h. Il faut que je finisse en beauté afin que tout soit parfait !



Les paysages du petit matin sont magnifiques. Cette fois plus de guirlandes de frontales, mais du givre plein la nature, les arbres, les prairies…et en plus le ciel est découvert !! C’est tellement bon !
Les panneaux kilométriques passent à chaque kilomètre restant et à chaque panneau, c’est l’effusion de larme. Je me dis « C’est bon Raph, tout est ok, t’es en forme, pas de soucis, pas de douleurs, la météo est superbe, elle est pour toi cette sainté !! » Je sais ! C’est débile…mais incontrôlable !
8h09, Kilomètres 65, ça y est, Lyon est à mes pieds ! La route descend ! Que c’est bon ! Je sais qu’il y a encore une grosse difficulté au kilomètre 66, la côte de l’aqueduc de Beaunant du chemin de Montray. Celle-là, je la ferai en marchant sur quasi 1km. Kilomètre 67, nous arrivons dans un parc, celui de Saint-Foy, avec un parcours en zig zag, c’est à croire que les organisateurs veulent rallonger la course !! Mais ça descend, alors je prends des risques, je dévale les 500m de chemin à grande vitesse, puis je rejoins le bitume. Ça monte légèrement, il y a peu de coureurs et le peu qu’il y a marchent, j’en fais de même ! Je pense alors à Jasmine qui a terminé sa Sainte Express avec Delphine. Puis je pense à Stephan, qu’a-t-il fait ? rentré ? dodo ? sera-t-il là, à l’arrivée ?
Kilomètre 68, finis les chemins, j’arrive dans un lotissement, et là, le téléphone sonne. Qui peut bien me téléphoner ? Il est 8h35, un dimanche matin…C’est Stephan ! Il prend de mes nouvelles, j’ai la gorge serrée, c’est dur, j’ai hâté d’en finir, je pleure…encore…Stephan va même croire que je suis en perdition, et veut venir me rejoindre…Je relance, allez ! Kilomètre 69, ça descend ! J’arrive alors sur les fameuses marches de la fin de parcours, le chemin de Navarre ! Tout le monde marche et moi…je cours, je sautille, je vole presque, ! Arrivés en bas, je retrouve les bords de Saône, je cours encore. Puis au loin j’aperçois Amaury (mon neveu) et mon Stephan ! Il est là, en forme et en costard presque, sur le coup difficile de me dire qu’il était au départ avec moi à minuit !



Tous les deux m’encouragent, me suivent. Stephan me booste « allez, moins de 9h Raph, c’est faisable ». Oh que oui ! c’est mon objectif. Kilomètre 70, nous traversons le pont de la Saône.  Je pleure…toujours…au bout du pont, tout le monde est là pour notre arrivée, Jasmine toute radieuse !



Je suis heureux ! ça y est j’en termine ! Il y a du monde, ça fait plaisir ! J’essaye d’accélérer comme je peux. Mais c’est long, ces deux derniers kilomètres me paraissent une éternité ! Enfin j’arrive aux abords de la Halle Tony Garnier ! C’est bon !!!!! Je rentre dans la salle, voici le podium !! Cette fois je passe dessous ! Je saute de joie, et je fonds en larme…Cette fois j’ai dompté la Saintélyon !!!!!!! 8h52 !!! Incroyable !!! Merveilleux !!! Fantastique !!!!
J’avais tellement envie de la finir et d’arrivée au bout…l’échec de 2013 m’était resté dans un coin de ma tête. Cette fois, c’est effacé ! Ma seule est unique Saintélyon sera celle-ci !



Avec le recul, je me dis que toutes les conditions étaient là à 1000% ! Entrainement, Sas de Départ, départ à minuit, Pas de bouchon, Une Météo paradisiaque, un Equipement super (ni chaud, ni froid), le Corps qui a bien encaissé la course sans problème, l’Alimentation parfaite, aucun coup de moins bien…Bref, Rien ne pourrait être mieux !! Enfin j’ai quand même un regret, c’est de ne pas avoir fini avec mes acolytes…Merci à eux…Stephan, dont c’était la 5ème participation et Seb, qui terminent en 9h20. Sans eux je n’aurai jamais refait cette course. Merci aussi à Béné pour son accueil et sa logistique et à ma Jasmine, pour son soutien et m’avoir permis de m’entrainer comme il faut !


lundi 2 janvier 2017